Polémiques, Victor ! (Tintin, Zinzin, Exem…)

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Je refuse de culpabiliser d’avoir trouvé un titre si nul. Je ne dois pas m’en vouloir d’être le 15000ème imbécile à faire ce jeu de mot bidon rien que ce mois-ci dans ma région. Non, car j’ai une très bonne raison : ça me fait rire. On peut se dire que c’est encore pire mais je rêve de connaitre un Victor rien que pour lui dire, pendant une discussion houleuse et pleine de mauvaise foi purement polémique, « ..polémiques, victor ! » Alors dans ce cas je dis oui et sans honte, je m’arrangerai avec ma conscience, c’est juste un coup à prendre.

Bien. Bon, euh, à part ça je voulais quand même parler de quelque chose.

Parodie, pastiche, pirate ? Qui n’a pas eu entre les mains une parodie de Tintin, imprimée à 53 exemplaires et demi, dessinée par un as du remontage de case privé d’une bonne partie de ses fonction cérébrales, nous offrant une aventure d’un Tintin fébrilement dessiné en porte-jarretelles et fouetté à mort par la Castafiore en képi SS ? On en dénombre un peu plus de cent, et lorsqu’ils sont édités sans autorisations -quasiment toujours- ils s’appellent les terribles
pirates.

L’immense majorité de ces parodies soulève des thèmes de cour de récré et mettent en scène tous les personnages de George Rémi à la sauce salace. C’est généralement ce qui les motive. C’était très drôle au début, parce que très irrévérencieux, ce qui est particulièrement marrant dans un univers lisse et sage comme celui des aventures de Tintin (voir Tintin en suisse) . Puis le défouloir que cela représentait est vite devenu d’un trop mauvais rapport qualité/prix… (prix souvent exorbitant fixé par ces éditeurs-de-sous-le-manteau). Toutefois, quelques parodies sortent du lot, comme les très politiques albums la route du soleil (éditions groupe situationniste), les aventures de Pinpin petit cachotier du crépuscule au pays des sornettes (par Clergé, éditions Quetton), L’énigme du troisième message (Herpé, éditions altelier libertaire), Tintin au Liban ou la vie sexuelle de Tintin (Bucquoy). Ces parodies ont un intérêt dans le propos et rare sont ceux qui rayonnent par leur style graphique.

L’élégance du dessin se retouve plus fréquement dans le style pastiche. Bon nombre de pastiches valent le détour. On peut citer la voix du lagon (Harry Edwood), la menace des steppes(Sakharine), les disparus de Moulinsart. Mais la plus belle oeuvre du royaume des pastiches est celle d’Exem avec les aventures de Lanceval : Le jumeau maléfique et Zinzin maître du monde.

Ces deux albums minuscules sont d’attrayants objets, luxueux à la façon des albums Casterman années 50 ou de la célèbre collection du Lombard. Ils renferment un style maitrisé, une narration habile et un bon scénario : Tintin avait en fait un frère jumeau très méchant, Zinzin, décidé à devenir maître du monde. Heureusement Lanceval est là…

A lire et, pour tout collectionneur tintinophile, à avoir dans sa bibliothèque…

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